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Re-tour en Indochine
28 janvier 2016

26 janvier : Lac Inle - Yangon (pirogue 60 km, puis avion 400 km)

LacInlé-Yangon

Arrivés dans un état lamentable (crevés, boueux et trempés) hier soir dans le joli Thanakha Hotel, tenu par un couple Breton-Myanmar, au bord du chenal nord du lac Inlé, nous avons vraiment apprécié le luxe (relatif, 108$ la chambre) et notamment la douche chaude et le grand lit...

Quelques mots sur le lac Inlé, vaste étendue d'eau douce (100 km sur 10 ?), peu profonde (2-3 m ?), à environ 300 km au sud-est de Mandalay et à quelques vallées à l'est de l'Irrawady dans lequel il se déverse un peu plus au sud. Avec Mandalay et Bagan, il constitue en fait le 'triangle d'or' du tourisme récent au Myanmar. Il est surtout célèbre pour l'incroyable façon qu'ont ses pécheurs de pagayer avec leur jambe en bout de pirogue pour pouvoir manipuler leur grande nasse conique à deux mains. Nous en verrons un certain nombre, preuve que la coutume se maintient, mais malheureusement d'un peu loin pour l'appareil photo de l'intelliphone.

WP_002338 (r)

Pourtant aujourd'hui il nous est apparu comme un peu menacé, tant à cause de l'invasion galopante de la jacinthe d'eau que par l'empiètement croissant des activités agricoles (jardins flottants) et artisanales sur ses bords. Et c'est en effet la visite de ces activités qui était prévue ce matin, avant le retour à Yangon par l'avion de l'après-midi.

Comme la veille, nous embarquons sur une pirogue de 20 mètres de long et d'un peu plus d'un mètre de large, dans laquelle sont installés six fauteuils en bois, l'un derrière l'autre. Simplement, aujourd'hui c'est le niveau au dessus avec coussins moelleux, couvertures imperméables, pépins au cas où... et échappement équipé d'un silencieux ! Car les moteurs, chinois, qu'ils utilisent tous sont des 28-chevaux monocylindres à 200 tours minutes avec arbre de l'hélice directement actionné par une courroie en sortie moteur, d'où un boucan assez important... Mais le plus caractéristique et le plus spectaculaire est la grande gerbe d'eau que soulève à l'arrière de chaque pirogue l'hélice immergée seulement aux 3/4 de ses pales ! Pourquoi cette coutume ? Certains disent que c'est par souci d'optimisation entre résistance de l'eau et vitesse résultante... Moi je pense que la pratique n'est pas dénuée d'une certaine préoccupation... esthétique, tant les gerbes sont amples, visibles de loin et évocatrices d'une certaine 'puissance', soulignée par le bruit de mitrailleuse lourde du moteur... Une sorte de machisme lacustre... D'ailleurs, pas vu une seule femme à la manoeuvre !

Toujours est-il que, à 25-30 km/h environ, les bords francs à fleur d'eau et légèrement mais régulièrement aspergés d'embruns, nous filons sous un ciel très sombre en croisant les doigts sous les couvertures pour ne pas recevoir le même déluge qu'hier soir... Et chance, après quelques gouttes initiales, le ciel va se dégager petit à petit et le soleil se montrer à partir de la mi-matinée, rendant le spectacle encore plus magnifique de ce grand lac enchassé dans son écrin de montagnes où le vert de la végétation le dispute au rouge vif de la terre ferrugineuse.

En fait nous visiterons trois ateliers, mais qui resteront tous les trois dans nos mémoires :
- d'abord l'atelier des forgerons, grand hangar sur pilotis, où les gars utilisent des bouts de ferraille de récupération pour forger un peu tout, des lames de machette en fer aux gongs de toute taille en bronze mélodieux ;
- ensuite l'atelier de tissage d'étoffes en soie ou en fibres de lotus, aux teintes naturelles extraites de diverses écorces (rouge pour le manguier, gris ou noir pour 'l'arbre du lac Inle', bleu sombre pour le fruitier 'jack fruit'), avec une grande et passionnante leçon de tissage par Christian, le seul de nos amis qui se soit jamais construit tout seul un métier à tisser (en Côte d'Ivoire) ;
- enfin l'atelier de construction des grandes pirogues du lac Inlé, en longues planches de teck sciées 'en long', puis ajustées et vissées à des nervures espacées de 50 cm, calfatées ensuite à l'aide un mélange de laque et de de sciure de bois, avant de recevoir plusieurs couches de peinture noire : superbe ; et si les gars travaillent sans plan apparent, c'est qu'ils connaissent par coeur le modèle standard, et ils le répètent avec une grande dextérité et une non moins grande vitesse d'exécution !

Retour à l'hôtel, à travers les jardins flottants ancrés par de longs piquets en bambou (quelle merveille ces bambous !), pour un déjeuner rapide et récupérer les bagages, et puis nous nous engouffrons dans un minivan taxi pour l'aéroport de Hého (30 km, 30', 45$), d'où un ATR-72 nous emportera en moins d'une heure jusqu'à Yangon et la villa des Dessallien.

Fin de la balade, et, par conséquent, fin du Re-tour en Indochine...

     
Depuis la terrasse de l'hotel on ne se lasse pas d'observer les gerbes d'eau des pirogues

     

     
Et puis, c'est à nous !

     
Premier arrêt, chez les forgerons / ferronniers du lac : technique, précision et rapidité

     

     
Ici bien sûr, tout est sur pilotis

     

     
Deuxième arrêt, chez les tisserands : arc en ciel de couleurs, méthode et délicatesse

     

     


 
Troisième arrêt, chez les piroguiers : tout à la main

     

     

     

     

     
Jardins flottants : une grosse partie des tomates du pays est produite ici...

     

     

     

     

     
Le soleil a fini par chasser la pluie, et le froid

     

     
Et retour à l'hôtel

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