11 décembre : Mui Ne - HCM (bus, 200 km)

Cette fois c'est un 'sitting bus' flambant neuf de la Compagnie The Sinh Tourist qui nous transporte, presque vide (10 passagers pour 30 places), bien climatisé, très confortable.

Nous passons Phan Thiet, et sa célèbre 'usine' de nuoc mam, puis quittons le bord de mer en direction de HCM, sur une bonne route, parfois à 4-voies, qui traverse de grandes plantations d'arbustes d'aloe vera.

Rien à dire sur la conduite locale : pas de chauffards, respect des panneaux de signalisation, parfait. A part bien sûr la tendance des motos à tenir toute la route, et à glisser anticipativement à travers la chaussée - souvent sur plusieurs centaines de mètres - lorsqu'elles veulent tourner à gauche... A part également l'incroyable règle, officielle, qui veut que, sur 4-voies et autoroute, dans un pays qui roule à droite, les véhicules lents roulent sur la voie de gauche et se font doubler... à droite ! Enfin... pas toujours !!Terrifiant.

Pas vraiment de campagne. Ou plutôt si de la campagne mais bordée de constructions diverses tout le long de la route, sans interruption. Les champs sont derrière : manioc, maïs, bananiers, aloe vera (conduit sur petits poteaux carrés en béton), rizières parfois, palmiers de plus en plus, quelques cocotiers, et de temps en temps un zébu à la bosse mélancolique ruminant à l'ombre d'un manguier...

Il n'y a donc pas grand monde à bord, mais pourtant deux bruits persistants, voire obsédants : d'abord le triple bip toutes les 20 secondes pour empêcher le chauffeur de s'endormir (!) ; ensuite la logorrhée de ce jeune allemand, apparemment étudiant en médecine, qui baratine la jeune chinoise assise à côté de lui, le tout en anglais, bien sur, mais avec un accent germanique à couper au couteau et des détails absolument saoûlants sur le traitement contre le cancer ou les connections wifi dans le monde... 

Et nous voici sur une magnifique autoroute pour les 50 derniers kilomètres, où l'on doublera et sera doublé de tous les côtés... jusqu'à HCM que l'on devine de loin sous une vaste coupole de pollution.

Retour à notre hôtel (Alagon) d'il y a deux ans, soupe au boeuf chez Pho 2000 + fruits et café en chambre pour une petite sieste. L'occasion de vous dire que, après 8 jours de Vietnam, nous cherchons encore notre premier moustique et notre première mouche !!! En revanche en rentrant de courses ce soir, nous avons vu notre premier rat..

Courses, alimentaires bien sur mais aussi pratiques : nous avons pu trouver un guide unique pas trop lourd pour nos quatre premiers pays (Lonely Planet, adieu Routard), mais pas d'opticien digne de ce nom capable de réparer ma branche de lunettes cassée nette ce matin en descendant du car... Tant pis ça tiendra avec du ruban adhésif !

Ahurissante, et terrifiante, la circulation en ville ce soir : les flux de motos et d'autos sont énormes, les trottoirs sont de plus en plus utilisés, et l'atmosphère polluée et surchauffée devient carrément irrespirable... Cela explique peut-être, en partie au moins, les redoutables éternuements des Vietnamiens : bouche ouverte, avec le maximum de bruit, on croirait qu'ils participent à un championnat du monde de cracheurs de pépins de melon, ou... de postillons ! Bon, c'est vrai, il y a de la coutume nationale là-dedans, accompagnée d'une grande méconnaissance - involontaire ou volontaire ? - des mécanismes de la contagion par voies aériennes, mais enfin, c'est spectaculaire !

En parlant de melons, comme il n'est pas très facile de manger beaucoup de légumes cuits, nous essayons de nous rattraper sur les fruits. Et là, il y a ce qu'il faut comme choix ! Du plus 'banal' (pastèques, bananes, ananas) au plus exotique (mangues, papayes, passiflores), en allant jusqu'au plus mystérieux : le 'longane', sorte de litchi à la peau beige et totalement lisse ; le 'ramboutan', aussi appelé 'litchi chevelu' (peau rouge et cheveux verts !), également délicieux ; quant au 'dragon-fruit', c'est une sorte de grenade, de couleur violette, couverte d'une dizaine de feuilles triangulaires pointant comme des toits de pagode et de couleur encore plus soutenue, avec une chair blanche ou mauve constellée de minuscules graines noires, et d'un goût oscillant entre suave et fadasse : une vraie création 'Dalienne', un peu comme certains poissons tropicaux qu'on croirait peints à dessein par l'office du tourisme local !

D'ailleurs, il est l'heure de descendre au petit-déjeuner, qui, si nos souvenirs sont bons, doit être pantagruélique !

Une heure plus tard : il l'est toujours.

     
Adieu coquilles de Mui Né, retour à HCM

     

     

     
Retour à HCM, son grand parc et son hôtel Alagon (le mal nommé)