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Re-tour en Indochine
25 décembre 2015

23-24 décembre : Siem Reap (Angkor)

Pour ce qui est du site, du domaine, de l'espace d'Angkor, Sue nous a concocté une approche progressive et selective. Angkor, a 7 km du centre ville, et s'étendant vers le nord sur pres de 100 km2 (30km sur 30km), on peut y passer des journées, des semaines, des mois entiers. Comme nous n'avons que 2 jours complets, voici le programme prévisionnel :
- 1er jour : apprivoisement a l'aide de quelques lectures, et surtout d'une visite au Musée National le matin ; l'après-midi, premiere incursion en douceur ;
- 2eme jour : la 'totale', de 7h a 12h, avec pause en milieu de journée et vernissage en fin d'apres-midi ; celebration de Noel le soir, selon les moyens et les disponibilités.

Nous avons suivi ce programme a la lettre, et voici ce que cela a donne.

Angkor (qui veut tout bêtement dire 'ville') s'est développé entre le 9eme et le 14eme siècle. Sous influence indienne, et hindoue, très marquée, les souverains de cet 'Empire Khmer' englobant le Siam (la Thaïlande), le Cambodge, le Laos et la Cohinchine (Delta du Mekong ou Vietnam du Sud) se sont declares rois-dieux (deva-raja) et ont rivalise de magnifiscence, édifiant temple apres temple, en pierre calcaire, et palais apres palais, en bois dont il ne reste plus la moindre trace. La seule question a laquelle personne ne répond, ni dans les livres, ni au musée, est celle que pose Sue : pourquoi cet endroit ? Rien de particulier au plan géographique, pas vraiment de grand fleuve, de la foret partout, donc beaucoup de bois mais beaucoup de boulot de défrichage,... On ne comprend pas.

Le Musée National d'Angkor est très bien organise et comporte sept galeries qui racontent tout Angkor, de  ses premiers souverains a sa 'redécouverte' par le naturaliste français Henri Mahout au 19eme siècle. Et naturellement son origine hindoue, les khmers ayant très tôt choisi cette religion pour la leur et le sanscrit pour langue. Le domaine est tout entier dédié a Vichnou ("Shiva la guerre, Vichnou la paix"...) aux bras et avatars multiples. Jusque vers le 12eme siècle ou le bouddhisme s'implante petit a petit, et finit par remplacer l'hindouisme comme religion de l'Empire.

Pour rester dans l'ambiance, nous nous payons un délicieux 'thali' indien végétarien au petit restau Maharadja pas loin de chez nous. Puis, apres sieste, nous hélons un tuk-tuk qui, pour 8$ nous conduit jusqu'au bureau des tickets d'entrée, a peu pres a mi-chemin, ou nous prenons effectivement nos tickets a 5h moins 5, de façon a pouvoir entrer et nous promener sur le site jusqu'à la nuit en ne payant que des tickets d'une journée valables pour le lendemain ! Cette tolerance des autorités, curieusement vietnamiennes, qui gèrent le site, Sue l'avait repérée depuis longtemps et, a 20$ la journée par personne, ca valait vraiment la peine. Nous arrivons donc devant le plus important des temples, Angkor Wat, quand le soleil commence a décliner, et la foule aussi d'une certaine manière. C'est magnifique. C'est gigantesque. Grande emotion. Le temple aux trois tours, celles du drapeau national, se dresse sur une grande ile de 1km de cote, entourée de douves larges de 200m, qu'il faut traverser en empruntant une digue en pierres monumentales.

Mais nous essayons d'abord de grimper a 'la colline du coucher de soleil', connue de tous les guides du monde entier, mais renonçons a aller jusqu'en haut pour voir le soleil se coucher sur les temples tellement il y a foule : huit touristes sur dix sont asiatiques, Chinois et Coréens surtout, Japonais aussi, très presents dans les projets de restauration, mais assez peu de Cambodgiens. De retour a Angkor Wat, toujours en tuk-tuk, nous franchissons les douves au soleil couche et approchons de pres notre premier bas-relief : en l'occurrence, une gracieuse 'apsara' que nous prenons en photo a la lumière d'une petite lampe de secours. En quittant le site, le temple se découpe sur le ciel bleu fonce a la lueur d'une lune presque pleine. Fin du premier jour.

Le deuxième jour, c'est le grand jour. Réveil a 5h30, petit dej a 6h (passées car il faut réveiller la cuisinière...), depart en tuk-tuk a 6h45, arrivée a Angkor Wat a 7h. Et jusqu'à 12h, nous allons de temple en temple, en tuk-tuk a travers la grande et belle foret omniprésente :
- Angkor Wat, a nouveau, mais de jour cette fois, et par la porte Est, en le traversant de part en part jusqu'à la porte Ouest, et en admirant sculptures et bas-reliefs ;
- Bayon (rien a voir avec les Basques), au milieu de la grande 'ville' de Angkor Thom, ou l'on compte plus de 200 énormes visages souriants sculptés sur les tours et piliers ;
- Preah Khan, qui était un des temples les plus envahis par la vegetation lorsqu'il a été redécouvert, et c'est un spectacle de voir les énormes racines recouvrir les pierres de taille et les tordre en les enveloppant ;
- Neak Pean (neak : l'eau), un des rares temples vraiment lacustres du site, construit sur une petite ile au milieu d'un lac-reservoir et auquel on accede par un chemin de planches suspendues ;
- Ta Som, un de ceux qui ont subi un tremblement de terre et dont la restauration a été faite a minima pour laisser voir l'importance des destructions naturelles.
- Pre Rup ce soir au coucher du soleil, pas tant pour des vues distantes que pour admirer la chaude couleur que donne le soleil couchant aux briques qui ont été utilisées pour sa réhabilitaton.

Pour la petite histoire, nous avons laissé tomber la Wat Po Lanka, en khmer dans le texte, dont la consonance par trop 'pop ringarde' ne collait pas avec l'atmosphère...

L'ensemble est impressionnant de grandeur, mais avec deux regrets, deux défauts qui sautent aux yeux en fin de visite : l'un, inévitable, est une certaine monotonie dans l'architecture, la statuaire, et les bas-reliefs ; l'autre, venu avec les siècles et de façon encore moins évitable, est la noirceur des pierres du fait des pluies.

En rentrant, nous nous sommes arrêtés à l'église catholique ou les préparatifs allaient bon train pour la veillée de ce soir. Et puis nous sommes bêtement allés, là aussi un peu de façon inévitable, grignoter près de Pub Street, sans doute attirés par les foules, les musiques, et les lumières. Mais ce ne sont pas les bonnets de Père Noel de tous les serveurs et serveuses khmers des restaurants et des bars qui nous aideront à nous rappeler que c'est bien ce soir le 24 décembre...

     

     

     

     

     

     

     
Les indéfinisssables sourires du Bayon

     

     

     

     

     

     
Apsara ou divinité ? Ca dépend de l'angle des pieds...

     
Dégats des tremblements de terre

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