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Re-tour en Indochine
25 décembre 2015

21 décembre : Phnom Penh

 

Aujourd'hui c'est lundi,
C
e s'ra donc Phnom Penh City !

Pourquoi City ? Parce que le Français est bien mort dans ces coins archi dominés par l'anglo-américain : devise, langue, culture, bagnoles, touristes. Quelle tristesse... Et quelle leçon d'humilité !

Donc ce matin nous quittons Goldie et notre chambre à 20$ (qui les mérite à peine...) et nous allons parcourir la ville 6 heures durant. Chance : il ne fait que 28...

Nous partons d'abord plein Est, jusqu'au Tonle Sap, que nous remontons alors vers le Nord. Cette grosse rivière conflue ici avec le Mékong, lui apportant en saison sèche les eaux de son immense lac et les lui reprenant ensuite lorsque le Mékong, démesurément grossi par la mousson lui inverse son cours, le faisant passer d'état de réservoir à celui de déversoir ! Le 'front de rivière' est esthétiquement variable, mais devient de plus en plus sympa vers le Nord, notamment à partir d'une pagode monumentale érigée en l'honneur de la royauté d'où un gigantesque portrait de Sihanouk nous adresse un sourire officiel. Et puis c'est le débarcadère où nous sommes arrivés, et son quartier mal famé de bars et autres activités nocturnes.

En tournant vers l'Ouest nous tombons vite sur l'antique pagode de 'la colline de la vieille' qui a donné son nom à PP. Puis le Lycée Descartes à l'ombre de la grande tour de PP (un peu modèle réduit de celle de HCM), et le grand hôtel Le Royal, aujourd'hui Raffles, où nous entrons nous rafraîchir 5' à l'air conditionné ambiant (plutôt qu'au bar où les prix sont en rapport avec celui des chambres). Et voici la Gare centrale, aujourd'hui désaffectée mais bientôt en reprise d'activité, dit-on, limitée au fret dans un premier temps. Et presque tout de suite la grande coupole jaune du Marché Central, très bien organisé et achalandé, où nous trouvons très vite le remplacement de notre 'assistant' (c'est ainsi que Mme Dung désignait une résistance électrique pour faire chauffer l'eau de notre café dans nos chambres...)

Dernière ligne droite, plein Sud cette fois, en suivant 'Street 67' jusqu'à notre quartier, en achetant au passage des brochettes de bananes grillées à une petite cuisine roulante et du vin au Mini Mart pour arroser notre départ en dinant chez Guillaume ce soir.

Cette grande tournée nous a permis de croiser et d'observer encore mieux la 'khméritude' urbaine, et d'essayer de mettre un peu d'ordre dans nos idées. Notamment sur le 'caractère' cambodgien par rapport au vietnamien. Apparemment moins de dynamisme ici que là-bas. Moins d'IDH aussi, donc. Pourtant les deux peuples partagent le même bouddhisme, celui dit du 'petit véhicule' (sous-entendu : vers le nirvana), pratique, simple, même un peu 'primaire' du point vue de l'autre branche, celle plus intello et philosophique du 'grand véhicule' pratiquée en Chine-Thibet-Japon.

Il semblerait donc que si le bouddhisme est, comme je l'écrivais la semaine dernière, une condition nécessaire du dynamisme, il n'en soit pas une condition suffisante. Cela semble même évident : la religion s'appuie sur un substrat plus concret, quasi génétique, celui de l'origine des peuplements. Et là, peut-être un début de piste : les Cham(pa)s, ancêtres des Vietnamiens, sont venus de Chine, alors que les Khmers ont beaucoup en commun avec l'Inde. Angkor vers où nous allons demain est le symbole de cette proximité : c'est l'étalage d'un hindouisme triomphant - évoluant plus tard vers le bouddhisme -, un peu à l'image de l'islamisation mogole de l'Inde elle-même a peu pres a la même époque. Avec une certaine différence : doute et réserve contre 'can do' frénétique...

Mais il faut sans doute chercher plus près : lutte coloniale victorieuse d'un côté, anéantissement par les Khmers Rouges de l'autre. Les Vietnamiens ont été martyrisés, mais ils l'ont été en gagnant leurs guerres. Les Cambodgiens ont été également martyrisés mais sans victoire au bout, seulement la terreur, la douleur, l'incompréhension, l'anéantissement. Les premiers sont maintenant surs d'eux-mêmes et sur-actifs, les seconds se demandent encore comment ils ont pu en arriver la. Pire, la plupart des Khmers Rouges rodent encore dans le pays, ils y sont disperses, intégrés, certains sont au pouvoir... On comprend mieux avec quelle facilite le Cambodge a 'vendu son âme au diable', c'est-a-dire aux USA et au Dieu-Dollar : ils n'avaient pas le choix, pas d'autre alternative. C'est un peuple fracassé en lente reconstruction.

Les adieux à Guillaume sont tout sauf déchirants : les deux bouteilles aidant, et la douceur du soir aussi, sur ce très agréable balcon surplombant la Lanka Wat, nous blaguons jusqu'à 23h, ce qui, pour nous, est une heure drôlement avancée... A bientot Guillaume, merci pour tout et bonne chance !

 

     

     

     

     

     

Sihanouk, Sue et l'hôtel -forteresse chinois

     

     

     

     

     
Vendeuses de billets de banque (!) et de noix de coco

     

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Commentaires
R
le 29/12/15. Bonjour les Préfols.<br /> <br /> nous vous suivons pas à pas, nous mettons nos yeux dans vos pas.<br /> <br /> Ici toujours le soleil, il y a 5 cms de neige en haut des pistes, du jamais vu.<br /> <br /> bises
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