3 decembre : Ho Chi Minh Ville

4 décembre 2015

Trois remarques pour commencer sur le nom de la capitale économique du Vietnam.

Ho Chi Minh Ville est d'abord un super hommage historique au 'père' de la nation, celui qui a su résister pendant 30 ans à deux épouvantables guerres coloniales et défaire successivement les armées françaises et étatsuniennes, avant de réconcilier nord et sud du pays.

Deuxièmement, le vrai nom est en fait plutôt Ho Chi Minh City. Ce qui en dit long sur la francophonie réelle des presque 100 millions de Vietnamiens d'aujourd'hui : en déclin très marqué, voire proche de l'extinction, quasiment annihilée par le rouleau compresseur anglo-américain.

Enfin, et c'est peut être le plus curieux, il nous semble que l'on assiste à une sorte de réhabilitation du vieux nom colonial de Saigon ! Plusieurs indices nous le suggèrent, dans des appellations de grands bâtiments par exemple (Saigon Tower), ou à travers les brochures touristiques. Faut dire aussi qu'un nom à quatre (Ville), cinq (City) ou meme six (Than Pho) syllabes pour une langue monosyllabique, ça fait désordre... En tout cas, par rapport à il y a 2 ans, le nom de Saigon fait une remontée indéniable.

Quand nous arrivons ce matin, la.ville disparait sous une espèce de brume blanc-jaune, sans doute un mélange d'humidité et de pollution... Car si les hordes de deux roues (motorisées, bien sur, on chercherait vainement le moindre vrai vélo) semblent plus denses, le nombre de voitures semble aussi avoir un peu progressé. Résultat : on n'y voit goutte ! Autre signe de pollution : la proportion des 'deux roues masquées' est bien plus élevée, en tout cas aujourd'hui.

A l'aéroport, après avoir sorti quelques millions de Dongs d'un distributeur, nous retrouvons le bus 152 un peu brinquebalant qui nous amène (pour 0,20€ chacun) en plein centre, l'énorme rond point si animé du marché couvert Ben Than. A 5 minutes de là à pied, Lily's Hostel, déniché par Sue, est une mini 'auberge de jeunesse' au fond d'une petite impasse. On y laisse ses chaussures avant d'entrer, une bonne façon d'obtenir à la fois propreté des lieux et calme dans les escaliers. Une fois posé nos sacs et consulté nos messages grâce au wifi gratuit, nous sortons prendre un petit bain de ville.

C'est animé, HCM, très animé. Trottoirs encombrés de tous les métiers urbains : guinguettes (le plus souvent réduites à 1 ou 2 tabourets), vendeurs de fruits, de lunettes, de meubles, coiffeurs, et surtout gonfleurs de pneus et réparateurs de motos ou scooters. Et des deux roues motorisées, c'est un euphémisme de dire qu'il y en a beaucoup : il y en a énormément, démesurément, partout, dans tous les sens, des hordes, des flots ininterrompus. Peu de bus, pas de métro, la ville croule sous les deux roues. Ils envahissent même les trottoirs, soit pour se garer, soit même pour rouler... Ce qui fait que les promenades en ville se transforment vite en épreuve. Surtout par 34 degrés à l'ombre.

Les motos

Nous réussissons quand même à nous rendre, à travers le grand jardin central qui mène au 'grand rond point', à visiter le grand marché (colonial) de Ben Than, puis à nous 'enfiler' un 'pho' (prononcer 'feu', soupe aux nouilles) là où Clinton soi-même était venu manger la même chose en 2008. En rentrant à la nuit tombée (18h), toujours à travers le parc pour éviter la circulation en général et les deux roues en particulier, nous tombons sur une troupe de femmes se livrant à la gym tonique sur l'air sur-rythmé de Jingle Bells, ainsi que plusieurs parties masculines de cet original et spectaculaire jeu de 'foot badminton' que nous avions déjà remarqué il y a 2 ans, avant de rentrer à notre hôtel et de nous écrouler de sommeil.

Toujours ces immeubles calibrés à 3m de large, et toujours ces cables...