11 janvier : Bangkok

12 janvier 2016

A Bangkok (plus de 10 millions d'habitants) les distances sont énormes. Nous nous en rendons compte de nouveau en marchant le long de 'notre' rue, la rue des Ambassades (Vietnam, USA, Espagne, UK,...), vers un des nombreux 'klang' (canaux) qui découpent la ville en direction du Chao Praya, le grand fleuve qui relie la capitale à la mer et au nord du pays. Nous prenons d'abord, avec un monde fou, un bateau-bus sur un canal, avec débarquement général pas loin du Monument de la Démocratie. Traversée du 'backpacker district' jusqu'à un des 'arrêts de bus' sur la rive du Chao Praya. Ici, comme dans toutes les 'zones FBP' croisées dans ce voyage et d'autres, les backpackers sont comme à la plage : dépenaillés, tatoués, en débardeurs, pieds nus même pour certains... Et toujours le même environnement, genre 'quartier latin du bord de mer' : lits pour pas cher, en dortoirs ou chez l'habitant, tavernes et bistrots où la bière coule à flots, échoppes de souvenirs bariolés et multicolores, agences de balades et expériences diverses... Bref, la plage, quoi.

Comme la dernière fois, nous remontons le Chao Praya à bord d'un de ces 'ferries' à fond plat, qui sont en fait des bus fluviaux, où le rôle-clé est celui du 'siffleur' de l'arrière qui amarre le bateau à chaque arrêt avec une dextérité impressionnante et le libère d'un saut tout aussi dextre pour continuer sa route. Nous remontons jusqu'au quartier de Nonthaburi, en remarquant trois choses par rapport à il y a deux ans (TdM) : la jacinthe d'eau est hélas maintenant beaucoup plus présente, les touristes aussi, et en conséquence les prix du petit restau sur l'eau ont un peu grimpé... Mais c'est bien agréable de déjeuner sur ce ponton ombragé, de beignets de crevettes, de 'pad thai' et de riz 'Jasmine', tout en regardant passer les énormes barges tirées par de minuscules remorqueurs.

Bateau-bus à nouveau pour le retour. Beaucoup de monde. "Say pi ! Say pi !" hurle la contrôleuse ; traduction "Inside please, inside please, avancez dans l'fond !". Mais bien sur personne n'ose s'asseoir sur la chaise vide à côté du bonze solitaire.

De retour au 'centre ville', nous retrouvons avec plaisir le métro climatisé (il fait 32 dehors) qui nous ramène dans notre quartier, où, après avoir piqué une tête dans la piscine du 7ème, nous faisons quelques courses dans le quartier, en commençant même dans l'immeuble puisqu'il a son propre grand centre commercial.

Bangkok est vraiment impressionnant. Énorme, voire colossal, et en même temps un peu 'matuvu', nouveau riche. En fait, Bangkok est sidérant. Pas tout à fait admirable, ne serait-ce que par la présence de bidonvilles, en particulier le long des voies d'eau comme nous avons pu le constater toute la journée, ou de tours à l'esthétique complètement ratée, ou de gros embouteillages aux heures de pointe. Non, ce n'est pas de l'admiration que Bangkok inspire, mais simplement de la sidération. Constater que, de l'autre côté de la planète, puisse pousser ainsi une métropole de cette taille, à la pointe du progrès technique, dans le calme et la sérénité (en faisant abstraction de l'agitation politique de ces derniers temps), et surtout sans la moindre référence à, ni la moindre révérence envers, "la vieille Europe et ses valeurs" (comme disait Kissinger), est tout simplement sidérant. Au secours ! nous sommes devenus invisibles...

Bangkok : le choc ! La piscine du 7ème vue de notre appart du 17ème