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Re-tour en Indochine

27 mars 2016

Statistiques

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27 mars 2016

Résumé chiffré

Résumé

27 mars 2016

R E S U M E & ST A T I S T I Q U E S

1) Résumé chiffré : Tous nos déplacements et hébergements jour par jour

2) Statistiques : coût par catégorie et par pays, et coût global du Re-Tour

28 janvier 2016

Unforgettable !

     

Our two main means of getting around, boat and bicycle gave us extraordinary glimpses of life.

A few memories from the rivers and lakes:
• meandering through the network of delta canals that lead to the immense Mekong itself
• clothes washing and personal ablutions and a boy up to his chest in the water with his zebu cow, carefully wiping her eyes with a rag
• the strident coded whistles of the public river ferry hurtling from side to side up and down the Chao Praya in Bangkok, and the liitle canal ferries packed with swaying commuters
• the stately ferry from Mandalay to Bagan, steered by the prehensile feet of the captain as he manoeuvred slowly around sand banks and towards some river edge where they could throw down a bouncing gangplank along which people loaded or unloaded baskets of food, bags of cement, wood... to awaiting bullock carts
• the magical sight of Inlay Lake's floating vegetable patches, stilt villages, teak boat builders, and above all their unique way of fishing: both hands being occupied by holding the net, they balance on one foot and row with the other, incredible!

Renting bikes for about a euro a day offered such freedom, and meant that we could see so much more than by walking (often in the heat and fumes, on and off cluttered pavements, with our feet in all sorts of gunge). Most places were quite flat, too, just as well as there were usually no gears ! Cycling also allows you the surprises of getting lost without any risk.

No cycling in Dalat (too steep), Ho Chi Minh (too many hurtling, swerving motorbikes and scooters), Phnom Penh (too many pushy 4 wheel drives), Pakse (only there 18hrs), Bangkok (big city,, magnificent metro plus the waterways) or Yangon where all two wheelers are banned! For safety, but how on earth do people manage ??

But then there was the three day, 50km walk, which we were somewhat dubious about - would we make it ? Keep up ? Manage to sleep on wood floors in draughty houses ? Why not just stay behind in one comfortable place and rest ? Thank heavens we didn't ! Magical countryside all along, fascinating glimpses of centuries' old life, and a little discomfort didn't kill us, especially with the prospect of a nice hotel on the last night.

So a big thank you to Renata and Christian for their organisation and welcome, and to the others who punctuated our journey and helped us to understand their countries a little better, Thank you Gak ! Thank you Margaret and Peter !

See you in Tarbes !



28 janvier 2016

27-28 janvier : Le retour du re-tour (Yangon - Hanoi - Paris - Tarbes, avion, environ 12000 km)

     

Et nous voilà donc parvenus au bout de notre voyage... Sans pépin, sans vol, sans perte, sans problème particulier... Pas mal de chance donc... Rappelons-nous des plus marquants de ces coups de chance :
- avoir réussi à convaincre Vietnam Airlines à Roissy de nous laisser partir malgré l'absence de billets d'avion puisque nous allions quitter le pays en bateau sur le Mékong...
- avoir réussi à tenir 8-9 heures les jambes à moitié pliées dans le sleeping-bus de HCM à Dalat...
- avoir réussi à passer les très basses eaux du Mékong à moto puis à vélo...
- avoir réussi à passer pas mal de temps avec Guillaume, dont un super weekend à Kampot...
- avoir débuté la visite d'Angkor Vat par la porte Est, ce qui nous procurait une entrée au soleil levant et pratiquement sans touristes...
- avoir pu diner le soir de Noel sur le toit de l'hôtel Paksé...
- avoir pu trouver une 'petite maison' à Luang Prabang et pu nous promener dans tous les sens dans ce petit paradis...
- avoir trouvé les plus gentils propriétaires du monde à l'hôtel Nipha de Chiang Mai...
- avoir réussi à rencontrer et diner avec Jon et Lorri Rawson à Chiang Mai...
- avoir pu réserver et payer par internet le train de Chiang Mai à Bangkok...
- avoir séjourné dans le luxueux 'condo' de Margaret et Peter à Bangkok...
- avoir trouvé en Christian et Renata à Yangon des hôtes incroyablement généreux, disponibles et amoureux du Myanmar...
- avoir pu marcher 50 km en trois jours vers le Lac Inlé sans ampoule, sans (trop) mal aux jambes et sans incident...
- et finalement, avoir vécu 60 jours sans aucun problème de santé !

A refaire, donc !
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28 janvier 2016

26 janvier : Lac Inle - Yangon (pirogue 60 km, puis avion 400 km)

LacInlé-Yangon

Arrivés dans un état lamentable (crevés, boueux et trempés) hier soir dans le joli Thanakha Hotel, tenu par un couple Breton-Myanmar, au bord du chenal nord du lac Inlé, nous avons vraiment apprécié le luxe (relatif, 108$ la chambre) et notamment la douche chaude et le grand lit...

Quelques mots sur le lac Inlé, vaste étendue d'eau douce (100 km sur 10 ?), peu profonde (2-3 m ?), à environ 300 km au sud-est de Mandalay et à quelques vallées à l'est de l'Irrawady dans lequel il se déverse un peu plus au sud. Avec Mandalay et Bagan, il constitue en fait le 'triangle d'or' du tourisme récent au Myanmar. Il est surtout célèbre pour l'incroyable façon qu'ont ses pécheurs de pagayer avec leur jambe en bout de pirogue pour pouvoir manipuler leur grande nasse conique à deux mains. Nous en verrons un certain nombre, preuve que la coutume se maintient, mais malheureusement d'un peu loin pour l'appareil photo de l'intelliphone.

WP_002338 (r)

Pourtant aujourd'hui il nous est apparu comme un peu menacé, tant à cause de l'invasion galopante de la jacinthe d'eau que par l'empiètement croissant des activités agricoles (jardins flottants) et artisanales sur ses bords. Et c'est en effet la visite de ces activités qui était prévue ce matin, avant le retour à Yangon par l'avion de l'après-midi.

Comme la veille, nous embarquons sur une pirogue de 20 mètres de long et d'un peu plus d'un mètre de large, dans laquelle sont installés six fauteuils en bois, l'un derrière l'autre. Simplement, aujourd'hui c'est le niveau au dessus avec coussins moelleux, couvertures imperméables, pépins au cas où... et échappement équipé d'un silencieux ! Car les moteurs, chinois, qu'ils utilisent tous sont des 28-chevaux monocylindres à 200 tours minutes avec arbre de l'hélice directement actionné par une courroie en sortie moteur, d'où un boucan assez important... Mais le plus caractéristique et le plus spectaculaire est la grande gerbe d'eau que soulève à l'arrière de chaque pirogue l'hélice immergée seulement aux 3/4 de ses pales ! Pourquoi cette coutume ? Certains disent que c'est par souci d'optimisation entre résistance de l'eau et vitesse résultante... Moi je pense que la pratique n'est pas dénuée d'une certaine préoccupation... esthétique, tant les gerbes sont amples, visibles de loin et évocatrices d'une certaine 'puissance', soulignée par le bruit de mitrailleuse lourde du moteur... Une sorte de machisme lacustre... D'ailleurs, pas vu une seule femme à la manoeuvre !

Toujours est-il que, à 25-30 km/h environ, les bords francs à fleur d'eau et légèrement mais régulièrement aspergés d'embruns, nous filons sous un ciel très sombre en croisant les doigts sous les couvertures pour ne pas recevoir le même déluge qu'hier soir... Et chance, après quelques gouttes initiales, le ciel va se dégager petit à petit et le soleil se montrer à partir de la mi-matinée, rendant le spectacle encore plus magnifique de ce grand lac enchassé dans son écrin de montagnes où le vert de la végétation le dispute au rouge vif de la terre ferrugineuse.

En fait nous visiterons trois ateliers, mais qui resteront tous les trois dans nos mémoires :
- d'abord l'atelier des forgerons, grand hangar sur pilotis, où les gars utilisent des bouts de ferraille de récupération pour forger un peu tout, des lames de machette en fer aux gongs de toute taille en bronze mélodieux ;
- ensuite l'atelier de tissage d'étoffes en soie ou en fibres de lotus, aux teintes naturelles extraites de diverses écorces (rouge pour le manguier, gris ou noir pour 'l'arbre du lac Inle', bleu sombre pour le fruitier 'jack fruit'), avec une grande et passionnante leçon de tissage par Christian, le seul de nos amis qui se soit jamais construit tout seul un métier à tisser (en Côte d'Ivoire) ;
- enfin l'atelier de construction des grandes pirogues du lac Inlé, en longues planches de teck sciées 'en long', puis ajustées et vissées à des nervures espacées de 50 cm, calfatées ensuite à l'aide un mélange de laque et de de sciure de bois, avant de recevoir plusieurs couches de peinture noire : superbe ; et si les gars travaillent sans plan apparent, c'est qu'ils connaissent par coeur le modèle standard, et ils le répètent avec une grande dextérité et une non moins grande vitesse d'exécution !

Retour à l'hôtel, à travers les jardins flottants ancrés par de longs piquets en bambou (quelle merveille ces bambous !), pour un déjeuner rapide et récupérer les bagages, et puis nous nous engouffrons dans un minivan taxi pour l'aéroport de Hého (30 km, 30', 45$), d'où un ATR-72 nous emportera en moins d'une heure jusqu'à Yangon et la villa des Dessallien.

Fin de la balade, et, par conséquent, fin du Re-tour en Indochine...

     
Depuis la terrasse de l'hotel on ne se lasse pas d'observer les gerbes d'eau des pirogues

     

     
Et puis, c'est à nous !

     
Premier arrêt, chez les forgerons / ferronniers du lac : technique, précision et rapidité

     

     
Ici bien sûr, tout est sur pilotis

     

     
Deuxième arrêt, chez les tisserands : arc en ciel de couleurs, méthode et délicatesse

     

     


 
Troisième arrêt, chez les piroguiers : tout à la main

     

     

     

     

     
Jardins flottants : une grosse partie des tomates du pays est produite ici...

     

     

     

     

     
Le soleil a fini par chasser la pluie, et le froid

     

     
Et retour à l'hôtel

28 janvier 2016

Myamya, Inanda and July

Myamya     Inanda     July

We arrived in Mandalay exhausted from a long and uncomfortable bus ride. At the small Royal City Hotel we were greeted with welcoming smile and cup of green tea by Myamya at the reception. Most Myanmar people seem genuinely pleased to speak to you, to help you however they can. Apart from some natural, nationwide charm, we can only suppose that it is because up till now they have come into contact with very few foreigners and are delighted to talk to them. Like all Myanmar women, she wore a longyi (ankle length) fitted crossover skirt and matching fitted three quarter length sleeve top. So elegant !

She was also wearing a wide gold paste stripe on each cheekbone, which added to the effect. This is thanaka, a traditional form of makeup worn only in Myanmar, by all women, rich or poor. They also smear children's cheeks with it as it is supposed to protect against the sun. Some cocky young men also sport it. Thanaka comes from the bark of a particular sandalwood rubbed on a flat stone into a powder and mixed with water. It seems to be an essential item on every family's budget.

We grew quite fond of Myamya, who was 28 but looked a diminutive 15, especially after she confided with tears in her eyes that she and her husband were still waiting for their first child... and that the doctors didn't know why. They're considering IVF, whatever the cost.

In Bagan, site of several thousand 10th to 12th century crumbling brick temples, I was accosted by a shout "Shoes off !". After a day of remembering to do so  every few minutes to respect the holy places, I had committed a serious offence against the Buddha. I turned round and the self appointed guardian turned out to be a cheeky, almost chubby twelve year old, off school for the day, with a handful of postcards to sell and a real desire to chat in English. She collapsed in giggles at Bernard's teasing, told us her "easy name" was I-I, for Inanda, and couldn't get over ours (Papiber and Mamisue !). How I would love to know what life has in store for her.

July, so called as it was the month of her birth, also smeared in thanarka, was our guide on our three day trek from Kalaw to Inlay Lake. Only 23, but with eight years' experience, she trotted along ahead of us, a fount of knowledge on plant species, customs and costumes, history, farming techniques, traditional bamboo and wood stilt houses and of course the dozens of buffalo trails and ox cart tracks. She'd perfected the necessary vocabulary to do so. Her great concern was our welfare, blisters, aches and pains. She'd organised food and a cook for us, plus village houses to est and sleep in. She lives with her mother and grandparents ("we love to take care of them like they took care of us"), and her earnings as a seasonal guide are their only income. She left her CV with our friends in Yangon - she'd now like to be a guide/interpreter with a UN agency or an NGO.
26 janvier 2016

23-24-25 janvier : Kalaw - Inle (à pied, 50 km)

Kalaw-LacInlé

Eh bé, mes aïeux, quelle aventure ! Partis de Kalaw le samedi 23, nous avons fait un trek de 50 bornes : 18 km le samedi et 18 km le dimanche, puis 14 km le dernier jour lundi 25, avant d'embarquer sur une de ces belles pirogues motorisées - qui font un si beau panache d'écume derrière elles et qui sont la marque du Lac Inle - pour nous faire déposer à notre hôtel tout à fait à l'extrémité nord du lac, le Thanakha, établissement 'de luxe' qui va nous permettre de nous refaire une santé avant le retour à Yangon demain puis au pays le 27-28...

Raconter le trek par le menu, c'est impossible : trop de belles choses, de beaux paysages, de belles situations, de belles rencontres,... En revanche, ce qu'il est possible d'essayer, c'est présenter quelques thèmes : cadre, organisation, déroulement,... et de laisser aux photos la charge d'évoquer nos souvenirs et nos émotions...

Cadre géographique
La balade s'est déroulée dans le centre du pays, entre la station d'altitude de Kalaw (1400 m) et le Lac Inle (1000 m), zone de moyenne montagne faisant partie d'un des sept 'états' reconnus comme tels, le Shan State, une des 'marches' (sans jeu de mots !) de la Birmanie centrale (laquelle fait tout de même 70% de la population). Au point que l'on nous a tamponné nos passeports à l'arrivée à, et au départ de, l'aéroport de Hého !

Organisation
Vraiment extra ! Le secrétariat des Nations Unies à Yangon (!) l'avait confiée à l'une des 20 ou 25 sociétés de trekking de Kalaw, en l'occurrence Sam's Family qui avait désigné un de ses guides, en l'espèce une jeune femme de 24 ans, dite 'July', bonne anglophone, qui avait à son tour embauché un cuistot et loué des maisons familiales d'accueil dans les villages ! Si bien que nous avons eu trois repas par jour, joliment servis sur tables basses, et des nuits très agréables sur nattes ou petit matelas dans de jolies maisons en lattes de bambou tressées, sans oublier les couvertures car une fois le soleil couché la température descendait à 10 degrés !

Déroulement
Le premier jour, série de grimpettes forestières en quittant Kalaw jusqu'à une sorte de chemin de crête que nous n'avons pas quitté jusqu'à la halte du soir, avec d'un côté des vues plongeantes sur la vallée et de l'autre une progression ondulante à travers l'agriculture traditionnelle de la région et ses très nombreux champs de piments en cours de cueillette. Magnifiques paysages à la lumière dégressive...
Le deuxième jour, traversée d'une sorte de vaste pénéplaine, de nouveau à travers une vision du monde rural d'il y a 1000 ans... Magnifiques charrettes de teck, merveilleuses maisons sur pilotis, pittoresques tenues traditionnelles (tribus Danu et Pa-o), en particulier le chapeau d'écorce de bambou dont on ne peut être que convaincu qu'il est l'ancêtre direct du 'casque colonial'...
Le troisième jour, le plus éprouvant : 14 km à faire dans la matinée (lever tôt...), majoritairement en descente douce vers le Lac Inle, mais sous la pluie battante la plupart du temps !! Donc forcément, moindre attention apportée au paysage - essentiellement vallons feuillus - et davantage à nos chaussures, vêtements et sacs, entièrement trempés à l'arrivée...

Ce troisième jour s'est achevé par un parcours d'une heure en pirogue sur le lac Inle, site incroyable qui fait l'objet de l'article suivant, l'avant-dernier de ce blog...

Attention : 101 photos !!

 

C'EST LE JOUR 1 ! (35 photos)


     
                 Les vaillants trekkers au départ                         L'ancienne résidence du Gouverneur           

     
'July' mène le train, d'abord sur terrain accidenté à travers la forêt

     

     
Quelques concurrents

     

     
Enormes bambous, énormes banians

     
Première halte

     

     
Petite sieste chez l'habitant

     
Noter le panneau photovoltaïque pour la recharge des téléphones

     

     
Matériel agricole, bois et bambou

     

     

     
Le pays du piment rouge

     

     
Première nuit, précédée d'un fameux dîner

 

DEUXIEME JOUR (44 photos)

     
Réveil, des uns et des autres

     

     
Et puis le trek reprend

     

     

     

     

     

     
Nature et humanité en pleine symbiose

     

     

     

     
Pause déjeuner, toujours chez l'habitant, mais préparé par le même jeune et talentueux cuisinier

     
Sieste

     

     

     
Paysage de vallée, en saison sèche

     

     

     

     
Enfin chez nous !

 

TROISIEME ET DERNIER JOUR (22 photos)

 

     
Préparation, à base de bois de santal, et application de la thanaka

     
Couvrons-nous, l'orage menace...

     

     

     

     
L'ancêtre, le modèle, du casque colonial, ici entièrement en bambou

     
Arrivée au bord du Lac Inlé, plus que 30 km en pirogue

     

     

La fameuse technique de pêche au filet

     

     
L'incroyable confort d'après-trek...      

25 janvier 2016

22 janvier : Bagan - Heho (avion, 350 km) - Kalaw (taxi, 30 km)

 

 

Bagan-Kalaw

Étendu sur le lit du Pine Breeze Hôtel à Kalaw, en attendant 'les autres', je récapitule :

Partis tôt ce matin, nous avons encore une fois été surpris par la petite taille de l'aéroport et sa grande activité: : 6 mouvements d'avion en une demi-heure, et tous des 72 places (ATR-72) ! Notre vol dure 45', au dessus d'une multitude de petits champs bocagés, puis d'une savane arborée mais très sèche, coupée d'une chaîne montagneuse peu avant l'atterrissage.

Nous sommes à... Heho, à l'extrémité nord du grand lac Inle, but de notre 'trek' à venir, et il nous faut rallier maintenant Kalaw, notre point de départ. Pas de bus, pas de covoiturage envisageable, il y a bien un train (!) mais dieu sait quand, et pour 30 km, tant pis, il n'y a plus que le taxi. Ils nous ont vu(s) venir, tous les mecs en longyi qui nous attendent à la sortie du Heho Airport, qui 'chauffent' de grosses Berlines (Toyota bien sur) et qui partagent le prix de la course avec le propriétaire : 30 000 kyat, pas de discussion... J'ai beau crier à la cantonade "Kalaw, 25 thousand !", un peu comme à la Bourse, rien à faire, le marché est haussier, et ça les fait bien rigoler, unis qu'ils sont par la règle d'airain de leur 'syndicat'...

Nous voilà donc dans la berline, 'lancés' sur la 'route de montagne' qui mène à Kalaw... Non content de se trainer à 30 à l'heure, strictement, il passe au point mort à chaque descente : il n'aura vraiment pas beaucoup brûlé de carburant ! Arrivés au but, nous nous installons au Pine Breeze, réservé pour nous par le secrétariat de Renata : chouette petit établissement, accroché en haut de cette 'hill station' comme les Anglais - et les Français aussi avec Dalat au Vietnam ou Ifrane au Maroc - avaient coutume de développer et d'utiliser aux mois les plus pénibles de l'année.

Nous partons alors en pré-trek de deux heures environ, à travers la 'station', essayant de repérer quelques traces de la présence coloniale : une église ici (où le même prêtre italien a officié de 1931 à 2000 (!), un 'parsonage' là, quelques maisons aussi qui, même retapées, ont des airs, coloniaux ou anglais, indiscutables. En chemin trois observations majeures :
- Il y a des pins à Kalaw et sur toutes ces collines, il y a même de magniifiques orangers dans le jardin de l'hôtel, ce qui en dit long sur le climat local...
- Comme partout j'imagine, il y a des militaires à Kalaw, mais, peut être pas comme partout, ici ils bossent : nous les avons surpris en pleins travaux communautaires d'entretien des bords de rues !
- Il y a une mosquée, en plein centre ville, et comme c'est vendredi aujourd'hui nous assistons à la sortie : beaucoup de monde ! Moi qui croyais que les musulmans (3% de la population) étaient cantonnés le long du Golfe du Bengale, j'en suis pour mes frais... Ils sont donc aussi dans le Shan State où nous sommes entrés ce matin (on nous a même demandé nos passeports) et pas seulement dans le Rakhine State.

En rentrant, nous sommes passés au 'ma-ké', très propre, où Sue a pu acheter des socquettes et des bonbons, tous les deux pour la balade. Et puis nous sommes rentrés à l'hôtel, lire nos livres (Orwell et Proust...) en essayant d'emmagasiner de la chaleur avant le trek...

Vers 19h, ils débarquent, et nous allons tous dîner en ville d'une bonne 'noodle soup' bien chaude...

     
Au dessus du site de Bagan, puis en s'approchant du Lac Inle

     
Hého, c'est un joli nom pour un aéroport

     
Pine Breeze Hotel, impeccable, pantoufles fournies

     

     

     
Signalisation dans Kalaw : police prévenante, adresse émouvante (Parsonage House)

     

     
L'armée, avant de rendre le pouvoir, tient à montrer qu'elle travaille au bien public

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En déjeunant chez 'Sam Trekking', surprise : notre groupe ("UNDP 6 pax")est inscrit

     
Beau marché, où on trouve de tout...


...même des chaussettes

22 janvier 2016

Christian

          

J'ai rencontré Christian Dessallien au Burundi en 1969-70. Nous étions tous deux 'Coopérants', effectuant deux ans de service civil en coopération au lieu d'un an de militaire, lui à l'Institut Urundi des Statistiques (dit aussi l'institut arrondi des statistiques...) et moi en tant que prof de droit commercial, de compta et d'anglais à l'ENA...de Bujumbura. Nous étions toute une bande de célibataires, plus ou moins irresponsables, mais lui était 'déjà' marié, à une splendide blonde qui nous faisait tous 'baver', la jolie Michèle. Pendant deux ans nous avons mené une vie facile, futile et, il faut bien l'avouer, très agréable : sports, balades, fêtes et réceptions, excursions en Afrique de l'Est, et même expérience de la scène où nous avons poussé la chansonnette, ensemble (le 'CTF Group' avec J-Pierre et Françoise Montcour), et aussi en solo (Christian dans une belle interprétation de 'La poesia es un arma cargada de futuro' de Paco Ibanez, moi dans une imitation de 'Hello Dolly' d'Armstrong), au cours d'une soirée cabaret à l'hôtel Paguidas-Haidemenos...

C'est également au Burundi que nous avons connu l'un et l'autre notre futur employeur, la SEDES, à travers le trio qui menait une étude de budget-consommation à Kitega, la deuxième ville du pays : deux coopérants comme nous (Jean-Louis Eymond-Daru et Gilles Petit de Mirbeck) et un 'vieux' loup-de-mer (Henri Raymond). Et effectivement, lorsque mon temps s'est achevé (mi 1970), je suis entré dans cette société d'études de la Caisse des Dépôts chargée d'alimenter les pays d'Afrique nouvellement indépendants en statistiques et stratégies. Christian, lui, étant arrivé un an plus tard au Burundi, n'a été recruté qu'à la mi 1971. Entre temps, après une année passée à bricoler les 'nappes en intissé' (!) et démissionné pour non adéquation de mon travail avec mon ambition, le développement, j'obtenais finalement de la SEDES un poste en Afrique, en Côte d'Ivoire où, basé à Bouaké, j'allais réaliser une étude des flux de commercialisation des produits vivriers à travers le pays pendant une année. Coïncidence : fraichement recruté, Christian débarquait lui aussi un peu plus tard au Ministère du Plan de la RCI, mais à Abidjan pour l'emploi et la formation.

Nous nous sommes donc revus très souvent, tant dans la capitale qu'à Bouaké, où il se trouvait précisément le jour où, dans ma 'R6 de fonction', j'amenais une jeune anglaise rencontrée peu de temps auparavant visiter un village de potiers près de Bouaké... Les occasions ne manquaient pas, avec en particulier ce week-end à Jacqueville, cet autre à Assini (avec Dolly...) et presque toutes les fois où je descendais à Abidjan.

A la fin de mon étude (mi 1972), je regagnais la France (entre autres pour épouser Sue !), mais les Dessallien allaient rester à Abidjan pour encore six années. Si bien que nous n'allions plus nous revoir pendant... 42 ans !

Pendant toutes ces années, chacun creusait son sillon, à travers le monde, de façon plus ou moins dispersée, et de façon plus ou moins linéaire... Christian et Michèle divorçaient en 1987, rude épreuve pour tout le monde, y compris pour Eglantine et Eléonore toutes deux nées à Abidjan. Entre temps il y avait eu la rencontre avec Renata.

En 1986, Renata Lok, née au Canada dans une famille originaire des Pays-Bas, se trouvait au Laos où elle travaillait pour le PNUD comme 'jeune professionnelle'. De son côté, Christian, qui avait quitté la SEDES pour s'établir à son compte comme spécialiste de formation professionnelle et d'évaluation de projets, se trouvait la même année au même endroit pour évaluer un projet de textiles. Coup de foudre sur la terrasse panoramique de l'hôtel Paksé, le bien nommé... "Et puis", comme le chante Georges Brassens, "l'amour a fait le reste..."

Mariés quelques années plus tard, Christian et Renata 'produisaient' un fils, Manou, qui allait suivre ses parents dans leur vie professionnelle itinérante : Mali, Laos, Bhoutan, Chine, Myanmar,... avec, dans ces trois derniers postes, Renata comme Numéro 1 ('Res-Rep') des Nations-Unies. Et c'est par le plus grand des hasards (nom de Christian repéré par Mélanie sur Linkedin) que nous avons pu reprendre contact puis nous revoir à Tarbes en juillet 2014, avant ce magnifique épisode du Myanmar...

Aujourd'hui Renata, dont nous n'avons fait la connaissance qu'il y a moins de 2 ans, assume avec discrétion la plaque de sa voiture à fanion bleu, UN-1-1, une responsabilité parfois pesante (l'ONU est une cible facile) mais souvent gratifiante : contacts avec les responsables nationaux (fréquents avec Ang San Su Kyi), avec la diplomatie internationale (elle a rang d'Ambassadeur), et avec les forces vives du pays (il existe en pays Rakhine des 'villages Renata' !).

Quant à Christian, il est toujours lui-même, curieux de tout, plein de tolérance, d'optimisme et de sagesse, et bien que je l'aie perdu de vue pendant si longtemps, il fait partie des quelques personnes très importantes de ma vie, à travers certaines chansons ('Pensée des morts', 'Adélaïde',...), quelques remarques ou aphorismes ("Mais, Bernard", comme dit Renata, "Christian a une théorie sur tout !"), et surtout un éclat de rire authentique et communicatif (tous les deux 'marocains' et du même âge, nous rions facilement, et des mêmes choses...).

A tous les deux, un énorme merci !
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